Lecture

Un jardin dans les Appalaches / Familia Grande / Jacques le petit lézard géant

C’est Barbibouille qui m’avait conseillé cette lecture, très intéressante et j’ai vraiment beaucoup apprécié le point de vue de l’autrice.

Un jour, elle prend conscience que sa nourriture fait beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de kilomètres pour arriver à son assiette, et bien souvent hors saison, car la société américaine l’avait habituée à ne pas se poser de question sur les framboises de décembre, sur les fruits qui venaient de Californie alors qu’elle vivait à l’est du pays… Plusieurs raisons l’ont amené à revoir son alimentation et sa vie, et c’est ainsi, qu’avec sa famille, elle profite d’une opportunité pour retourner vivre à la campagne et tenter autant que possible, pari d’une année, de vivre en autonomie, ou presque… éviter les supermarchés (sauf pour la farine qu’elle ne trouvait pas dans sa région et quelques rares aliments), produire un maximum dans le jardin… et la basse-cour, et acheter le reste en local autant que possible. C’est une sorte de journal, mois par mois, elle raconte l’expérience de sa famille, les difficultés rencontrées, les joies, le plaisir du goût retrouvé… C’est vraiment captivant ! J’ai apprécié aussi son point de vue de non végétarien en se limitant à de la viande de qualité (notre choix également, moins de viande depuis toujours, mais on sait d’où elle vient et le plus souvent comment l’animal a été bien traité), à l’instar de bien des peuples premiers, elle « remercie » l’animal…

On n’imagine pas trop ce que cela peut représenter quand on a toujours eu la chance, comme nous, de suivre les saisons, d’avoir un jardin (même pour peu d’aliments), des parents qui en ont un également (et généreux !), beaucoup d’offres en local (et de plus en plus, en ce qui nous concerne), jamais je n’imaginerais manger une tomate crue en février (d’ailleurs, même à présent, nous avons quelques dernières tomates, ça n’est plus pareil… elles ont eu froid le matin, le goût est moins présent, la peau est plus épaisse…), mais comme tout le monde, nous avons nos entorses : jamais le cacao ne poussera dans notre jardin, ni le thé et il m’arrive d’acheter des bananes car à certaines saisons, c’est le fruit le plus pratique à emporter à l’école pour mon goûter (et je les mange bien mûres car c’est ainsi que j’ai toujours appris à les manger, j’avais une tante épicière qui avait toujours besoin d’écouler ces fruits marrons que ses clients boudaient, comme ils avaient tort, ce sont les meilleures en goût, et puis… semble-t-il qu’elles gagnent en fibres en gagnant en maturité, je n’ai donc même pas le choix 😁 c’est bon pour moi), bref, prendre le temps de réfléchir à ce que l’on mange est une gymnastique acquise depuis fort longtemps…

Un tout autre sujet, celui de La Familia Grande de Camille Kouchner. Il est peu probable que vous soyez passés à côté de sa sortie, il y a quelques mois. C’est une histoire vraie, celle de la famille de Camille, fille de Bernard, et de Evelyne Pisier (la sœur de l’actrice Marie-France). Elle a surtout vécu avec sa mère et son beau-père qui s’est révélé être un prédateur pour son frère jumeau… Tout s’est vécu dans une grande famille ou tout le monde était « libre », où les enfants participaient activement aux discussions avec leurs parents, mais aussi, pouvaient être éventuellement le jouet de leurs pulsions. Une famille très ouverte, le cœur à gauche, promouvant l’égalité, le respect, la liberté… Le style d’écriture est assez déroutant. Connaissant le contenu à l’avance, il n’y a pas eu de choc de la révélation pour moi, mais c’est tout de même toujours très dérangeant de voir que personne ne peut être épargné, quelque soit le milieux, le niveau de connaissance, que les grands et « beaux » discours peuvent cacher des horreurs… Nous en avons encore eu la preuve cette semaine avec le rapport Ciase… Et toujours la même mécanique, les victimes qui se sentent coupables, n’osent pas parler de peur de remettre en cause tout un équilibre, et ici, la sœur qui sait, mais ne veut pas aller contre le choix ferme de son frère qui ne veut pas qu’on en parle, comment vivre avec ce poids ? Survivre plutôt, les dégâts sont collatéraux, multiples… Un ouvrage à la fois difficile et nécessaire, qui commence par une forte déclaration d’amour d’une fille à sa mère qui vient de mourir…

La Familia Grande, Camille Kouchner

Passons à du plus léger, de l’absurde, mais de l’absurde qui fait du bien, qui fait rire, en tous cas moi, je ris aux éclats en lisant les aventures de Jacques le lézard devenu géant et parlant suite à une malheureuse rencontre avec une micro-bombe nucléaire. Il est bon Libon !!

5 commentaires sur “Un jardin dans les Appalaches / Familia Grande / Jacques le petit lézard géant

  1. Le premier ouvrage me séduit et m’intrigue à la fois. Urbaine comme tu le sais, j’ai du mal à manger les produits de mon jardin ! J’essaie donc dans la mesure du possible de consommer ceux des jardins des autres, car nous avons à Paris de plus en plus de petites boutiques où l’on peut se fournir en fruits et légumes locaux et en circuit court. Végétarienne, je me régale les beaux mois de printemps et d’été, car je consomme souvent cru, mais fait grise mine en hiver, car je ne suis pas très adepte des racines, choux et courges…
    Lu La familia grande. Je ne sais pas si c’est l’écriture, mais même révoltée, je n’ai pas réussi à être émue par ce témoignage. Peut-être aussi à cause du battage fait autour.

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  2. Trop médiatisé la Familia grande, je ne le lirai pas pas.
    Pour ce qui est du premier livre je ne suis pas parfaite mais j’essaie moi aussi de suivre les saisons, par contre rien de notre jardin vu qu’il fait 12m² …
    Bon week-end Sophie
    Cathy

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  3. Dans le jardin des Appalaches le chapitre sur la danse d amour des dindes est a mourir de rire. Et j ai adoré comme la maman a dû négocier pour avoir ses oeufs gratuits face a sa petite fille déjà business women. Sinon quelques longueurs et un point de vue très Americain c est a dire assez idéalisé sur la nourriture en Italie et en Europe

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