Lecture

La faiseuse d’étoiles

C’est Maman qui m’a prêté ce livre.

C’est à la fois une histoire belle et dérangeante… Clarisse est la maman d’un petit garçon de 5 ans, Arthur, elle vient d’apprendre qu’elle a une maladie incurable et fatale dans quelques mois. Elle a une imagination débordante et s’occupe de son fils avec beaucoup d’amour, aussi, elle choisi de lui raconter qu’elle va devoir partir en mission secrète sur Uranus, car c’est là que l’on a besoin d’elle. C’est Arthur adulte qui raconte l’histoire, en parallèle de la naissance de sa fille. C’est plein de poésie, un imaginaire foisonnant, magnifique, et j’ai pleuré à la fin. Si je dis qu’elle est dérangeante, c’est ce mensonge autour de sa maladie qu’elle a totalement cachée à son fils, transformant tout ce qui pouvait lui arriver en étape nécessaire dans la préparation de son voyage. C’est bien sûr, à la fois très beau de la part d’une mère de vouloir ainsi épargner la vérité si cruelle à son enfant, et lui donner envie d’être si fier d’elle, mais aussi ne pas avoir assez confiance en lui pour qu’il sache surmonter l’épreuve, car vient nécessairement un moment où il comprendra et il sera trop tard, comment va-t-il réagir ? Est-ce facile alors pour les autres membres de la famille ? Le narrateur nous fait également ressentir cela, mais le final nous rassure, il comprend ce qu’est l’amour d’un parent… Et c’est aussi ce que j’ai vraiment apprécié, se mettre à la place de l’autre pour mieux le comprendre…

Bien sûr, c’est une situation fort délicate, car à l’inverse, pour en avoir été témoin, un enfant de 5 ans qui assiste à l’agonie de son parent et à qui rien n’est épargné, est également très perturbant pour l’enfant. Comme pour tout, en tant que parent, le plus compliqué est bien de trouver l’équilibre entre ce qui peut être entendu et ce qui ne peut pas, il faut savoir trouver les mots, ou se faire aider, des personnes sont très habiles dans cet exercice. Et en tant qu’enseignante, j’ai toujours constaté que dire très simplement les choses, sans trop s’étaler (juste répondre aux éventuelles questions, sobrement), sans dramatiser, sans enjoliver, mais en montrant l’espoir (c’est important), en permettant l’expression des émotions, c’est la meilleure des approches, les enfants ont bien plus de ressources que la majorité des adultes. C’est peut-être aussi parce que j’ai conservé mon âme d’enfant que j’y suis sensible… Ceci dit, dans ce cas, cela n’aurait pas été le même livre, alors que c’est vraiment une très belle histoire qui nous emmène, au moins jusqu’à Uranus ! Peut-être que si l’imagination était venue de la volonté de l’enfant pour faire face à la maladie de sa maman (et qu’elle aurait joué le jeu), cela m’aurait moins perturbée… De plus, l’autrice l’a écrite au profit de l’Unicef…

La faiseuse d’étoiles, Mélissa Da Costa

4 commentaires sur “La faiseuse d’étoiles

  1. J’ai entendu parler de ce livre, j’aime beaucoup Mélissa da Costa, Et je suis bien d’accord avec ton analyse, un enfant peut tout entendre ou presque, il faut juste savoir trouver les mots.
    Belle soirée Sophie
    Cathy

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